
- Monsieur le Premier ministre ;
- Monsieur le Président du Sénat ;
- Monsieur le Président de l’Assemblée nationale ;
- Mes chers collaborateurs ;
- Monsieur le Président du Conseil supérieur des affaires islamiques ;
- Distingués membres du Conseil supérieur des affaires islamiques ;
- Respecté Moufti du Tchad et Imam de la Mosquée Roi Fayçal ;
- Chers frères Oulémas.
En ce jour béni de l’Aïd Al-ad’ha Al-Moubarak, rendons grâce à Allah, le Tout-Puissant, Créateur des cieux et de la terre, source de vie, de paix et de miséricorde.
Je reçois avec humilité, joie et gratitude les vœux que vous avez, si gentiment, formulés à mon endroit, à celui de ma famille et envers toute la nation.
En retour, je vous adresse, à vous, à nos compatriotes et à tous les musulmans du Tchad et d’ailleurs, mes vœux de paix, de concorde, d’amour, de santé et d’espérance. Puisse le Tout-puissant continuer à veiller sur notre pays et à inspirer nos actions.
Mes pensées vont aussi à l’endroit de tous ceux qui, partout au Tchad et à travers le monde, célèbrent cette journée, dans des conditions difficiles, affaiblis par les maladies, la pauvreté, le chômage, ou même terrorisés par les guerres et hantés par les catastrophes naturelles.
Les tragédies qui sévissent dans les différentes parties du globe nous rappellent à quel point nous devons être reconnaissants à l’égard de Dieu, qui nous a permis de garantir la paix et la quiétude à nos populations. Cette paix si fragile, mais dont le maintien est indispensable pour la sécurité, la prospérité et le développement harmonieux.
Cette paix qui est le fondement de toutes nos religions et l’aspiration de tout être humain !
Chers leaders religieux,
Vous êtes les infatigables messagers de la cohésion sociale, du vivre-ensemble et les sentinelles vigilantes de la paix sociale.
Détenteurs de la clé qui ouvre les cœurs de nos compatriotes, vous êtes ceux qui peuvent interpeller notre conscience et nous appeler à la réforme intérieure, sans laquelle aucune réforme dans la société n’est possible.
C’est vous dire combien votre mission est lourde. Et les drames qui se produisent dans notre pays sont là pour nous rappeler douloureusement à quel point notre tissu social est fragile.
Trop de vies ont été fauchées, parce que nos valeurs religieuses sont bafouées ou instrumentalisées, parfois pour des objectifs inavouables. Face à cela, votre engagement doit rester constant, votre voix doit être audible et résonner avec force et sagesse, pour contre-balancer les sirènes funestes des faux prophètes qui ne trouvent leur intérêt que dans la division, la discorde et la fitna entre les Tchadiens.
Chers leaders religieux,
Le mandat du premier quinquennat dont nous venons de célébrer le 1er anniversaire, accorde une place de choix aux valeurs spirituelles que sont la responsabilité, l’intégrité, le sens du sacrifice et l’engagement au service du bien-être social.
En promouvant ces valeurs, vous ne faites pas que prêcher. Vous participez de la plus belle manière à la refondation de notre pays. Vous contribuez à forger des citoyens dévoués qui sauront privilégier en toutes circonstances l’intérêt général. Vous bâtissez une société dans laquelle les mosquées et les églises ne sont pas des lieux d’adoration mécanique ou de repli identitaire ; mais des phares d’unité, de dignité et d’espoir.
Nos différences religieuses, culturelles, d’opinion ou de sensibilité politique doivent constituer une force pour notre diversité culturelle, notre unité nationale et notre prospérité économique et non le contraire.
Malheureusement, certains profitent de nos différences qui sont d’ailleurs naturelles, dans la composition de toute société humaine, pour semer la haine et cultiver la division afin de satisfaire des desseins égoïstes personnels, propres ou partisans.
Ceux-là, doivent nous rappeler ceux qui ont utilisé les mêmes méthodes de rejet de l’autre, de repli identitaire, de haine et de division pour déclencher dans notre pays, la guerre civile de 1979 qui nous a coûté cher en pertes humaines et matérielles.
Après plusieurs décennies de combat et au prix de sacrifices humains et matériels que le Tchad a su se reconstruire, panser ses blessures et se remettre résolument debout. Notre pays a passé de l’Etat néant et à une nation unie, souveraine, respectée dans les concert des nations.
Ces acquis sont à conserver et à consolider par tous les moyens. Ils doivent être conservés par une mutualisation des efforts à tous les niveaux.
Tolérance zéro et fermeté absolue envers ceux qui compromettent la cohabitation pacifique, la paix sociale, l’unité nationale, l’intégrité territoriale.
Chers leaders religieux,
En tant qu’acteurs religieux, largement suivis et écoutés, vous devez sensibiliser les populations aux bienfaits du vivre ensemble, de l’acceptation de l’autre, de la tolérance et de l’harmonie pour bâtir ensemble une nation forte et solidaire.
L’aïd Al-adha est plus qu’une fête. Elle est une occasion de réjouissance entre amis, de retrouvailles entre familles, de diffusion des messages de paix, d’unité et de solidarité. Elle est le symbole que nous devons être prêts à tous les sacrifices, même les plus éprouvants, pour rester fidèles à nos convictions, valeurs et principes.
Elle est la preuve que nos croyances coulent de la même source, et que si chacun prie différemment, nous nous rejoignons tous autour du même et unique Dieu.
Un Dieu de Miséricorde, de paix, d’amour, de tolérance, de pardon et de réconciliation. C’est d’ailleurs le lieu de féliciter tous les leaders religieux qui œuvrent sans relâche pour démolir les murs de la division et bâtir les ponts qui mènent à la tolérance et au vivre-ensemble.
Le développement d’un pays vaste comme le nôtre implique une responsabilité de large mesure, se reposant sur les épaules de toutes les composantes de la nation. Chacune et chacun doit apporter sa pierre à l’édifice.
Je vous invite à mettre en avant dans vos prêches, l’amour de la patrie, l’esprit citoyen, le sens de responsabilité individuelle et collective, l’éducation à la base, le civisme et l’engagement. (Houb Alwatane Min Al imane) dit-on.
C’est bien de toujours réclamer ses droits mais c’est encore mieux de s’acquitter de ses devoirs citoyens, par exemple se poser cette belle question : (qu’est-ce que j’ai fait pour mon pays ?)
Je vous encourage à renforcer le dialogue inter et intra religieux, pour que notre pays soit un modèle de cohabitation pacifique entre les cultes et les cultures.
Pour terminer, je vous exhorte à célébrer cette fête dans la fraternité, la générosité qui caractérisent le peuple tchadien. Avec les plus démunis parmi nous, les malades, les déplacés, les réfugiés et toutes les personnes qui ont besoin qu’on leur tende une main, partageons le peu de nourriture, le peu d’eau, dans la plus grande joie. Car, c’est dans le partage que réside la vertu de toute fête.
Bonne et heureuse fête à tous.
Que Dieu bénisse le Tchad.
Je vous remercie.