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  • Sa Majesté SALMAN BEN ABDEL-AZIZ, Roi du Royaume de l’Arabie Saoudite, Gardien des Deux Saintes Mosquées,
  • Son Altesse, MOHAMED BEN SALMAN, le Prince héritier ;
  • Leurs Excellences et Altesses ;
  • Distingués invités ;
  • Mesdames et Messieurs,
  • Chers frères et sœurs.

Assalamu’Aleykum wa Rahmatul’Allah !

C’est avec un réel plaisir que j’effectue ce déplacement de Riyad, capitale du Royaume d’Arabie Saoudite, terre sainte de l’islam, à l’occasion de ce sommet qui réunit la oumma, pour se pencher sur les tristes réalités que traversent les nations islamiques.

Permettez-moi, avant de développer mon allocution, d’exprimer mes sincères gratitudes et toute ma reconnaissance à sa Majesté, le Gardien des Deux Saintes Mosquées, pour avoir pris la sage décision de la tenue ce Sommet extraordinaire.

Je tiens également à remercier l’Organisation de la Coopération Islamique pour les efforts conjugués dans la parfaite organisation de cet événement.

C’est un honneur d’être présent aujourd’hui en ce lieu pour discuter des enjeux liés à la paix et à l’unité du monde islamique.

Cette rencontre doit nous permettre de parler d’une seule voix, face à la situation de détresse totale que subissent nos frères et sœurs du monde islamique, notamment en Palestine et au Liban.

Plus largement, la situation de la paix et de la stabilité demeure plus que jamais fragile et préoccupante dans nombre de pays frères dont je cite : le Soudan, la Somalie, la Syrie, l’Iraq, le Yémen, la Libye, l’Iran, la Birmanie, l’Afghanistan ainsi que les pays du Sahel et ceux du bassin du Lac Tchad.

Cette liste non exhaustive est citée pour relever l’ampleur et la profondeur des maux qui minent le monde islamique.

Manipulation, exploitation, domination, division, haine, fanatisme, sectarisme, convoitise extérieure et guéguerre de leaders musulmans sont à l’origine des tragédies qui sévissent dans notre monde.

Cette triste réalité qui prévaut dans la plupart des pays islamiques est à l’antipode des nobles valeurs de la religion musulmane qui portent dans leur essence la paix, l’unité, le pardon, l’entraide, la cohésion, la solidarité et la sacralité de la vie humaine.

  • Majestés ;
  • Excellences ;
  • Mesdames et Messieurs ;
  • Chers frères et sœurs

En tant que leaders du monde musulman, nous devons nous remettre en cause pour parvenir, d’abord à notre niveau, au changement positif que nous voulons pour nos peuples, qui subissent les conséquences de nos manquements, de nos complicités ou de nos indifférences.

Cet examen de conscience à tous les niveaux est indispensable si nous voulons un avenir meilleur pour nos nations respectives. Le changement tant voulu et attendu ne viendra que de nous-mêmes et de nos peuples.

N’est-ce pas Dieu dit, dans le Saint Coran, Sourate Al-Rad, verset 11, je cite : « En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les individus qui le composent ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes ».

En effet, nous sommes, dans bien des cas, les premiers responsables de ce qui nous arrive ! Nous devons prendre la pleine mesure de notre propre responsabilité dans les drames qui frappent nos pays et nos nations avant de chercher des facteurs extérieurs qui ne portent qu’une part de cette responsabilité.

  • Majestés ;
  • Excellences ;
  • Mesdames et Messieurs ;
  • Chers frères et sœurs.

C’est dire que le monde musulman subit un véritable acharnement du sort. Un déplorable état de fait qui entrave la pleine expression de la grandeur d’un monde qui compte presque deux milliards de personnes réparties sur les sept continents.

On ne saurait passer sous silence les facteurs externes qui ont contribué à mettre le monde Islamique sous l’emprise et la convoitise de puissances étrangères, qui dictent leurs lois et livrent leurs guerres par procuration dans les pays musulmans.

Ces puissances ont souvent profité de l’impuissance, de la complicité et de l’indifférence des leaders musulmans pour semer le chaos dans cette partie du monde.

Ces ingérences ne s’arrêteraient que lorsque les dirigeants des pays musulmans décideront de dire non et agiront dans la crainte de Dieu et pour le bien de leurs nations respectives.

  • Majestés, Altesses ;
  • Excellences ;
  • Mesdames et Messieurs.

L’heure est aujourd’hui grave, les images qui nous proviennent du Moyen-Orient sont insoutenables, la Oumma doit se dresser comme un seul homme pour arrêter ce désastre qui n’honore personne. Notre responsabilité collective est plus qu’engagée.

Anticipant sur nos délibérations, mon pays le Tchad, épris de paix et de justice et animé d’une solidarité fraternelle s’engage envers toute noble décision pour la cause musulmane.

Ainsi, Nous appelons au respect du droit international humanitaire, en particulier à la protection des populations civiles et appelons le Sommet à réitérer notre condamnation de la violence sous ses diverses formes et manifestations et notre appel à la trêve.

La trêve immédiate souhaitée, tant à Gaza qu’au Liban, devra permettre l’acheminement de l’aide et la protection des civils par la mise en place de corridors humanitaires.

Seules des décisions fermes et des conclusions fortes permettront d’affirmer notre devoir de solidarité islamique et de recherche d’une solution juste à la question palestinienne.

Pour parvenir aux résultats escomptés, nous devons être plus soudés et plus engagés que par le passé, le contexte régional et international l’exige.

Le Tchad, pays membre à part entière de la communauté islamique, accorde la plus grande attention à ce dossier et aux conclusions de nos assises. Mon pays le Tchad souhaite que notre Sommet puisse impulser un nouvel élan dans nos prises de décisions concertées. 

Avant de clore mes propos, je voudrais du haut de cette tribune porter à la connaissance de l’auguste Assemblée que mon pays a subi une attaque terroriste de Boko Haram, le 28 octobre dernier au Lac-Tchad. Ce raid a causé la mort de 43 soldats tchadiens et fait plusieurs blessés.

En riposte à cette tuerie lâche et barbare, j’ai décidé de camper depuis deux semaines aux confins de ce Lac, pour diriger et coordonner personnellement une opération baptisée « Haskanite ».

C’est de ce théâtre d’opération militaire que j’ai dû momentanément interrompre mes activités militaires pour effectuer le déplacement de Riyad à l’effet d’apporter mon soutien à ces deux pays frères en détresse. J’ai nommé le Liban et la Palestine.

C’est ce même soutien que mon pays attend en retour de cette conférence à l’effet de mettre hors d’état de nuire ceux qui ternissent l’image de notre noble religion par les crimes odieux et cruels qu’ils commettent sous la fallacieuse bannière de l’islam. 

L’islam est une religion de paix, de solidarité, de charité et de tolérance, révélée pour le bien de l’humanité toute entière.

Elle transcende les sectarismes, les morcèlements, les colorations, les divisions et les confréries qui ne font que mettre en mal l’unité de ses fidèles et l’unicité de sa vocation ultime.

Sur ce, je souhaite plein succès à nos travaux et vous remercie de votre aimable attention.

Que Dieu vous Bénisse !