- Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
- Monsieur le Vice Président du Conseil National de Transition ;
- Chers collaborateurs ;
- Monsieur le Président du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques ;
- Distingués membres du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques ;
- Respecté Moufti du Tchad et Imam de la Grande Mosquée Roi Fayçal ;
- Mes chers frères Oulémas.
Je voudrais, avant tout propos, mettre en exergue, toute ma gratitude à l’endroit du Tout-Puissant, qui a permis que nous puissions atteindre ce jour béni et nous associer à la Ouma islamia pour célébrer cette fête de l’Aïd Al Adha Al Moubarak.
Cette fête représente un moment important dans le calendrier musulman, honore un acte unique de sacrifice et offre une occasion idoine pour l’échange des vœux.
Je voudrais vous remercier pour les vœux de paix, de santé et de bonheur que vous avez, si gentiment, formulés à mon endroit, à l’endroit de ma famille et à la Nation toute entière.
En retour, recevez mes vœux les meilleurs. Santé, longévité, bonheur et prospérité pour vous-mêmes, pour vos familles respectives et l’ensemble du peuple tchadien.
Puisse Allah exhausser nos prières, agréer nos actions, unifier nos cœurs et renforcer notre foi.
Pour notre cher pays, mes vœux les plus ardents demeurent la paix, l’unité, le développement et la prospérité.
Que notre Nation puisse continuer à être cet ilot de stabilité et de cohésion sociale et progresser résolument vers un développement harmonieux. Que le Bon Dieu veille sur le Tchad, ses filles et fils, et le protège.
- Mes chers frères Oulémas,
Intervenant deux mois et dix jours après la fête du Ramadan, la Tabaski représente un grand moment pour la communauté musulmane. Elle nous rappelle la soumission du Prophète Ibrahim à Dieu, lorsqu’Il lui a demandé de sacrifier son fils unique, Ismaël.
La foi du prophète Ibrahim fut grande, au point qu’il décida de se soumettre à la volonté divine pour offrir son unique fils avant que Dieu, lui envoie un bélier pour le sacrifice.
La célébration de la Tabaski marque également la fin du grand pèlerinage, le Hadj, un des cinq piliers de l’Islam.
Mais, au-delà de son aspect religieux, l’Aïd Al Adha est aussi un moment de retrouvailles, de communion et de pardon. Elle est aussi synonyme de partage et de générosité avec les nécessiteux.
En parfaite adéquation avec la tradition tchadienne, elle nous offre l’opportunité de témoigner notre solidarité avec tous nos compatriotes, d’ici et d’ailleurs, qui pour une raison ou une autre, affrontent des difficultés inhérentes à la vie.
Alors en ce jour de fête, que Dieu sème l’espoir et la joie dans les cœurs de tous ceux qui souffrent et fasse briller de joie les visages de tous mes compatriotes.
Que la force de la foi du Prophète Ibrahim et son esprit d’abnégation qui caractérisent cette fête puissent nous inspirer et nous guider.
- Distingués hommes de Dieu.
La célébration de l’Aïd Al Adha, intervient cette année juste au lendemain de l’avènement de la 5ème République et du retour effectif à la normalité constitutionnelle, consacrée par les élections présidentielles du mois de Mai dernier, après trois années de transition.
Oui, la nouvelle République est là, nous avons fait juste les premiers pas et les défis restent entiers.
Face à ces défis identifiés, des réponses appropriées doivent etre trouvées et des profonds changements doivent être menés dans les arcanes de l’Etat, pour que la qualité, le rendement, la performance, la transparence et la redevabilité soient au rendez-vous.
Ça sera possible au prix d’une véritable révolution des mentalités à tous les niveaux.
- Mes chers frères Oulémas,
Comme vous l’avez si bien relevé, les problèmes de la cherté de vie et des matériaux de construction demeurent malheureusement d’actualité, impactant négativement le bien être de beaucoup de nos concitoyens.
Je voudrais vous rassurer que ce sont aussi mes préoccupations.
Dans la dynamique de la mise en œuvre de mon programme, des actions concrètes sont en train d’être posées par le Gouvernement pour alléger ces difficultés.
La question du bien être de la population incluant l’accès aux services sociaux de base, occupe une place de choix dans mon programme.
Je suis également conscient que des pratiques néfastes comme le népotisme, la corruption, les pots de vin et les détournements continuent de gangrener encore notre administration et plomber nos efforts d’assainissement de la vie publique.
C’est pourquoi, le Gouvernement a mis en place les institutions indépendantes qui doivent combattre la perdition de ressources publiques, sous toutes ses formes et manifestations, notamment, la Cour des Comptes – qui devient totalement indépendante.
A cela s’ajoute la nouvelle Autorité Indépendante de Lutte Contre la Corruption. Ces institutions doivent jouer pleinement leur rôle, en agissant en toute responsabilité et en appliquant toutes les lois de la République en matière de lutte contre la corruption.
- Mes chers frères Oulémas
Nos actions et efforts conjugués doivent concourir à bâtir ensemble une société dynamique, juste, inclusive et soucieuse du bien être de tous. Nous sommes capables de cela.
Aussi, je profite de ces instants de célébration pour appeler mes compatriotes à craindre Dieu et privilégier l’intérêt et le bien-être de la nation toute entière.
A vous, hommes de Dieu, je demande spécifiquement votre implication active pour nous aider à avoir des citoyens modèles, disciplinés, respectueux de nos valeurs morales, imbus de nationalisme, du sens du devoir et guidés par la défense de l’intérêt général.
Des tchadiens qui croient en leur pays et œuvrent quotidiennement pour sa prospérité.
Vous devez amener, par vos prières, orientations et conseils, tous les tchadiens à épouser les valeurs d’intégrité, de loyauté et de redevabilité envers la Nation.
Des tchadiens fiers et jaloux de la grandeur et de la souveraineté du Tchad.
Il ne suffit pas d’avoir des dirigeants justes. Dirigeants et population, chacun a sa part de responsabilité. Nul ne peut se soustraire de sa responsabilité.
Assumons donc correctement nos responsabilités individuelles et collectives pour construire ensemble un pays en phase avec l’évolution de son temps, havre de paix et terre des opportunités pour tous.
– Mes chers frères Oulémas ;
Je n’insisterai jamais assez sur les vertus de la paix, de la stabilité et de la cohabitation pacifique car les tragédies qui sévissent dans notre voisinage nous imposent cela.
Nous devons remercier le Tout-puissant qui nous a préservés de la déchirure et de la désolation et veiller à la préservation de ce bien si précieux qu’est la paix, dont il nous a fait grâce.
Je voudrais en ce moment avoir une pensée pieuse pour nos frères et sœurs, tout à côté au Soudan, qui fêtent une nouvelle fois sous le crépitement des balles, la désolation et le désarroi.
La guerre au Soudan a généré des conséquences incalculables.
C’est pourquoi, je vous exhorte à continuer de prier Dieu pour alléger les souffrances endurées par les frères soudanais et ramener la paix. Prions pour la paix au Soudan, en Palestine et partout dans le monde où des humains font face aux affres de la guerre.
Ces guerres qui se déroulent à un vol d’oiseau de nos frontières et les conséquences néfastes multiformes qui en découlent doivent nous transmettre tous les enseignements pour préserver la paix dans notre propre pays.
C’est le lieu d’appeler à la vigilance de nos compatriotes qui vivent dans les zones frontalières, vis-à-vis de ce qui se passe dans ces pays limitrophes avec lesquels nous partageons des liens d’histoire, de sang et de culture.
Le Tchad œuvre inlassablement et appelle constamment à la résolution pacifique de cette guerre qui saigne à blanc le soudan voisin.
Ce conflit n’est pas le conflit du Tchad et les tchadiens ne doivent pas se mêler dans ce malheureux conflit étranger.
– Distingués hommes de Dieu ;
Le Tchad nouveau ne peut se réaliser dans une société qui s’éloigne de ses valeurs morales et des règles d’une bonne gestion dictée par les valeurs républicaines.
Notre mission n’est pas facile, le chantier est vaste et complexe. Mais quand les filles et les fils du Tchad se mettent ensemble, rien n’est impossible.
C’est sur cette note positive que je termine mes propos en souhaitant, une fois de plus, une heureuse et bonne fête de l’Aïd Al Adha à vous tous, à tous les tchadiens de l’intérieur et de la diaspora.
Aïd Moubarak à toute la communauté d’expatriés qui ont choisi de vivre avec nous ou que le service a amenés chez nous.
Que Dieu vous Bénisse !
Que Dieu bénisse le Tchad Éternel !
Je vous remercie.